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Marcel Boekhoorn contraint de céder ses parts de Novum Bank par le régulateur maltais

Publié le 13 octobre 2025 par Carole Belfort

Marcel Boekhoorn, milliardaire néerlandais influent dans le secteur du jeu, a reçu l’ordre de l’autorité maltaise des services financiers (MFSA) de se séparer de ses parts dans Novum Bank. Cette décision découle de la perte de son statut de « fit and proper », une condition essentielle pour détenir des intérêts significatifs dans des institutions financières réglementées.

Réputé pour ses investissements substantiels dans le développeur de jeux de casino Habanero Systems, Boekhoorn est une figure emblématique des affaires aux Pays-Bas, avec une fortune estimée à plus de 1,9 milliard d’euros, soit environ 2,2 milliards de dollars. Selon le Times of Malta, la MFSA a donné à Boekhoorn un délai de six mois pour céder sa participation, le temps que soient résolues les procédures judiciaires en cours en Italie. Ces mesures resteront en vigueur jusqu’à la conclusion des « procédures actuellement en cours » contre lui.

Bien que la MFSA n’ait pas précisé la nature exacte de ces procédures, des informations antérieures mentionnent que Boekhoorn ferait face à des accusations criminelles à Reggio Calabria. Il est soupçonné d’avoir utilisé des « fonds, biens ou actifs d’origine illicite » pour acheter une participation majoritaire dans une entreprise de conception de jeux de casino via sa société de capital-investissement, Ramphastos Investments. On l’accuse, lui et ses associés, d’avoir utilisé des fonds obtenus par un partenaire commercial impliqué dans des activités criminelles liées à la mafia.

Dans des déclarations au Times of Malta, un porte-parole de Ramphastos Investments a affirmé que l’entreprise se conformerait pleinement à la directive de la MFSA et qu’elle était déjà bien avancée dans la mise en œuvre des mesures exigées. Ce porte-parole a souligné que cette décision n’affectait en rien les opérations ou la stabilité de Novum Bank Limited, que ce soit à Malte ou à l’international.

Un porte-parole de Novum Bank a confirmé cette position, affirmant que la décision de la MFSA et sa mise en œuvre n’auraient aucun impact sur les opérations, la gouvernance ou la stabilité financière de la banque. Il a ajouté que la banque opérait sous un cadre de gouvernance robuste respectant pleinement les normes réglementaires des institutions de crédit licenciées, assurant une indépendance institutionnelle forte dans ses activités.

Toutes les décisions stratégiques et opérationnelles, a-t-il noté, sont prises par le conseil d’administration de la banque, qui est composé majoritairement de membres non exécutifs indépendants.

Cette affaire n’est pas la première fois que Novum Bank est scrutée par les régulateurs maltais. En 2022, l’Unité d’analyse du renseignement financier (FIAU) avait infligé une amende de 89 000 euros, soit environ 94 300 dollars, à la banque pour des lacunes dans ses contrôles de lutte contre le blanchiment d’argent.

Une inspection antérieure en 2019 avait révélé que la banque n’avait pas identifié la finalité d’un transfert de 16 millions d’euros, environ 17 millions de dollars, effectué par un client et avait insuffisamment examiné des transactions allant de 400 000 à 2 millions d’euros, soit environ 424 000 à 2,12 millions de dollars.

Cependant, certains experts du secteur bancaire ont exprimé des réserves sur l’impact à long terme de ces décisions. D’un côté, ils reconnaissent qu’une supervision stricte est essentielle pour maintenir l’intégrité du système financier, surtout dans un contexte où les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme sont omniprésents. De l’autre, ils s’interrogent sur la rigueur des processus de contrôle avant d’accorder le statut de « fit and proper », suggérant que des réformes pourraient être nécessaires pour éviter des situations similaires à l’avenir.

En conclusion, le cas de Marcel Boekhoorn et de Novum Bank illustre les défis complexes auxquels font face les régulateurs financiers pour équilibrer surveillance rigoureuse et soutien aux acteurs économiques légitimes. Tandis que les procédures en Italie se poursuivent, la communauté financière attend avec impatience de voir comment cette affaire influencera les pratiques de gouvernance et de conformité dans le secteur bancaire maltais et au-delà.

Carole B

Carole Belfort est une journaliste spécialisée dans l’univers des jeux d’argent, des casinos et des tendances numériques. Passionnée par les dynamiques du marché européen, elle décrypte avec finesse les actualités du secteur, des grandes innovations technologiques aux histoires de joueurs marquants. Son ton à la fois rigoureux et humain apporte une lecture accessible et engagée, appréciée par les amateurs comme les professionnels du jeu.

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